Comp 398 et les autres nouvelles toiles d'Étienne Gélinas jouent avec l'ambiguïté des perspectives. PATRICK WOODBURY, LEDROIT

Comp 398 et les autres nouvelles toiles d’Étienne Gélinas jouent avec l’ambiguïté des perspectives.
PATRICK WOODBURY, LEDROIT

Publié le 16 août 2014 à 17h39 | Mis à jour le 16 août 2014 à 17h39

Les poétiques paradoxes d’Étienne Gélinas

COURTOISIE
Valérie Lessard,
Le Droit

En effet, l’artiste visuel élargit ses horizons, ouvre de toutes nouvelles perspectives à ses compositions abstraites.

À la géométrie cartésienne qu’on lui connaît depuis ses débuts (Étienne Gélinas a déjà travaillé comme contrôleur de qualité en aérospatiale), il ajoute des coulures colorées comme autant d’élans spontanés visant à déstructurer ses tableaux.

Entre impossible et ressenti

Le peintre joue également aujourd’hui des contrastes entre le mat et le lustré. Ses bordures sombres dirigent le regard du visiteur vers les zones de blancs, épurées, où son imaginaire se développe dans des figures impossibles et pourtant perceptibles, sinon ressenties.

Étienne Gélinas suggère ainsi des dialogues aussi étonnants qu’ambigus entre ses différentes zones d’expression, savamment positionnées. Du même coup, il crée des formes semblant «sortir» du cadre en 3D.

Car si on reconnaît bien sûr quelques-uns de ses éléments signatures (patrons de couture, cercles et plans d’architecture, qui lui permettent toujours de découper l’espace), il les utilise cette fois pour mettre le regard du visiteur en boîte et pour lui proposer une voie inédite à suivre.

Ce qui pourrait passer pour un cadre de fenêtre devient une possible ouverture par laquelle Comp 398 prend son envol original. En observant Comp 400, le spectateur a plutôt la curieuse impression de déambuler entre ciel et terre sur ou dans un «2», tantôt en marchant sur un trottoir, tantôt en escaladant un mur.

Au final, il se dégage des mouvances surprenantes de la douzaine de tableaux accrochés sur les murs de la galerie Art-Image.

Ces toiles créées en juin et juillet s’inscrivent d’ailleurs dans la foulée de ses études de maîtrise en pratique des arts à l’Université du Québec en Outaouais. C’est après avoir lu Ce livre n’existe pas  Paradoxes, énigmes mathématiques et énigmes philosophiques de Gary Harden et Michael Picard qu’Étienne Gélinas a eu l’idée de lui-même se mettre à jouer avec des perspectives ambiguës. Une idée assurément porteuse.

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